La pratique de la chaine ouverte en précoce post LCAR.
Nous avons parcouru l'article de 2021 sur le sujet écrit par l'équipe française de Gwendal Kersante sous la direction de Florian Forelli. Nadège Lemeunier, épidémiologiste et directrice scientifique de Kinesport, explique pourquoi nous n'avons pas retenu cette étude sur les bénéfices de la chaine ouverte sur la force quadricipitale après reconstruction du LCA chez des footballeurs dans un contexte au retour à la course "Kersante G et al. : Benefit of the Early Open Kinetic Chain on the Quadriceps Strength after Anterior Cruciate Ligament Reconstruction in Male Soccer Players in a Context of Return to Running. Int J Physiother. Vol 8(2), 105-111, June (2021). ISSN (P): 2349-5987, ISSN (O): 2348-8336."
Premièrement cette publication n'est pas répertoriée dans les bases de données médicales et scientifiques et il est difficile de la catégoriser car non issue d’une institution de recherche, ni un article scientifique en tant que tels (corrigé par des pairs et publiés dans des revues scientifiques) ni de la littérature grise à proprement parlé. Les règles conventionnelles de recherche ne sont pas suivies (éthique et déontologie).
L’article
Il a pour objectif d’étudier si l’association précoce d’exercices en chaine cinétique ouverte et fermée permet une amélioration de la force et des qualités fonctionnelles du quadriceps dans la réhabilitation de footballeurs après une reconstruction du LCA et leur retour à la compétition.
Analyse de la méthode utilisée :
Conclusion : PASTILLE ROUGE
En conclusion, d’un point de vue méthodologique, malgré l’adéquation du schéma d’étude avec la question de recherche, trop de critères méthodologiques manquent pour pouvoir prendre en compte les résultats : demande éthique non mentionnée, sélection des participants et interventions non détaillées, randomisation non d’écrite, randomisation non effectuée en insu, fiabilité et validité des mesures d’intérêts non rapportées.
Cela ne signifie pas pour autant qu'il ne faille pas continuer les études et expérimentations sur les exercices en chaine ouverte pour approfondir nos connaissances.
Premièrement cette publication n'est pas répertoriée dans les bases de données médicales et scientifiques et il est difficile de la catégoriser car non issue d’une institution de recherche, ni un article scientifique en tant que tels (corrigé par des pairs et publiés dans des revues scientifiques) ni de la littérature grise à proprement parlé. Les règles conventionnelles de recherche ne sont pas suivies (éthique et déontologie).
L’article
Il a pour objectif d’étudier si l’association précoce d’exercices en chaine cinétique ouverte et fermée permet une amélioration de la force et des qualités fonctionnelles du quadriceps dans la réhabilitation de footballeurs après une reconstruction du LCA et leur retour à la compétition.
Analyse de la méthode utilisée :
- L’étude est un essai clinique randomisé multicentrique dans une clinique privée et un centre de réhabilitation libéral à Domont, dans le Val d’Oise en France. Aucune demande éthique n’a été mentionnée pour cette étude, ce qui est en soi illégal en France si cela n’a pas fait l’objet d’une validation par un CPP.
- Trente footballeurs de niveaux de pratique différents, blessés pendant leur activité et devant faire un programme de réhabilitation après une reconstruction du LCA par greffes aux ischio-jambiers sont sélectionnés pour l’étude et randomisés en 2 groupes :
- Un groupe contrôle (n=15) dont le programme de réhabilitation n’inclus que des exercices en chaine cinétique fermée
- Un groupe test (n=15) dont le programme de réhabilitation inclus des exercices en chaine cinétique fermée et ouverte.
- Les joueurs ayant une récidive du LCA sont exclus de l’étude.
Il est à noter que ni la sélection des footballeurs ni la randomisation ne sont décrites, il est donc difficile d’évaluer si leurs utilisations sont adéquates et ont pu ou non être biaisées. De plus, la taille de l’échantillon n’a pas été calculée en début d’étude et le nombre de refus n’est pas non plus mentionné par la suite. La notion d’insu ou d’aveugle pour la randomisation n’est pas mentionnée dans l’article ce qui amène à penser que ni le participant, ni l’évaluateur, ni le chercheur sont aveugles dans l’étude. Il est possible que les examinateurs, participants et chercheurs connaissent donc la répartition des participants dans les groupes annulant ainsi tous les bénéfices de la randomisation. Pour les deux groupes, la réhabilitation est similaire entre la chirurgie et la fin du premier mois de suivi, elle n’est toutefois pas décrite et les exercices semblent être différents selon les examinateurs qui ont en la charge. L’expertise des examinateurs n’est pas non plus mentionnée. Dans le groupe test, les exercices à chaine cinétique ouverte commence à la quatrième semaine et sont couplés à des exercices à chaine cinétique fermée. Les deux groupes sont suivis pendant 3 mois. Les exercices à chaine cinétique fermée, quant à eux, ne sont pas décrits et ne semblent pas être les mêmes pour chaque participant. Quelques exercices à chaine cinétique ouverte sont donnés à titre d’exemples mais ne sont pas tous répertoriés ni décrits et ne semblent pas être les mêmes pour tous les participants.
- Les joueurs ayant une récidive du LCA sont exclus de l’étude.
Il est à noter que ni la sélection des footballeurs ni la randomisation ne sont décrites, il est donc difficile d’évaluer si leurs utilisations sont adéquates et ont pu ou non être biaisées. De plus, la taille de l’échantillon n’a pas été calculée en début d’étude et le nombre de refus n’est pas non plus mentionné par la suite. La notion d’insu ou d’aveugle pour la randomisation n’est pas mentionnée dans l’article ce qui amène à penser que ni le participant, ni l’évaluateur, ni le chercheur sont aveugles dans l’étude. Il est possible que les examinateurs, participants et chercheurs connaissent donc la répartition des participants dans les groupes annulant ainsi tous les bénéfices de la randomisation. Pour les deux groupes, la réhabilitation est similaire entre la chirurgie et la fin du premier mois de suivi, elle n’est toutefois pas décrite et les exercices semblent être différents selon les examinateurs qui ont en la charge. L’expertise des examinateurs n’est pas non plus mentionnée. Dans le groupe test, les exercices à chaine cinétique ouverte commence à la quatrième semaine et sont couplés à des exercices à chaine cinétique fermée. Les deux groupes sont suivis pendant 3 mois. Les exercices à chaine cinétique fermée, quant à eux, ne sont pas décrits et ne semblent pas être les mêmes pour chaque participant. Quelques exercices à chaine cinétique ouverte sont donnés à titre d’exemples mais ne sont pas tous répertoriés ni décrits et ne semblent pas être les mêmes pour tous les participants.
Au bout de trois mois de réhabilitation dans les deux groupes, le même appareil de mesure est utilisé pour mesurer la force maximale (peak torque, PT en Newton mètre, Nm) du quadriceps sur le genou en extension. En début de résultats, les auteurs nous présentent les deux groupes et nous disent qu’ils sont similaires pour l’âge, la taille, le poids et la durée post-opération du début de programme de réhabilitation. Cependant, une erreur dans le tableau 1 ne permet pas de le vérifier pour la taille. De plus, on peut se poser la question si d’autres variables ne sont pas nécessaires pour comparer les deux groupes.
Conclusion : PASTILLE ROUGE
En conclusion, d’un point de vue méthodologique, malgré l’adéquation du schéma d’étude avec la question de recherche, trop de critères méthodologiques manquent pour pouvoir prendre en compte les résultats : demande éthique non mentionnée, sélection des participants et interventions non détaillées, randomisation non d’écrite, randomisation non effectuée en insu, fiabilité et validité des mesures d’intérêts non rapportées.
Cela ne signifie pas pour autant qu'il ne faille pas continuer les études et expérimentations sur les exercices en chaine ouverte pour approfondir nos connaissances.
Autres pastilles rouges
Qu'en retenir ?
Que vous soyez étudiants, chercheurs ou enseignants, une approche critique à la lecture des articles scientifiques nous est nécessaire. La lecture critique permet surtout de ne retenir que l’information qui sera utile aux décisions que le professionnel de santé est amené à prendre, quel que soit le contexte, clinique ou de santé publique, dans lequel il travaille.
“Les critères méthodologiques importants pour la lecture d’un article sont le choix d’un schéma d’étude et d’une taille d’échantillon adaptés à la question posée et l’absence d’erreur pouvant entraîner un biais de sélection, de mesure ou de confusion. Le lecteur critique doit se poser les questions fondamentales de la pertinence de la question posée, de la population étudiée, des mesures faites et de l’importance clinique des résultats rapportés. Une lecture critique alliant bon sens et rigueur méthodologique peut être le fondement d’un raisonnement clinique ou de santé publique permettant d’asseoir des décisions utiles et de qualité."
L.Salmi