Cette étude rétrospective, présentée en synthèse/traduction, vise à évaluer :
- Les différences dans les facteurs cliniques et les résultats radiographiques entre les athlètes adolescents atteints de spondylolisthésis et ceux présentant des LBP sans symptômes neurologiques.
- Les prédicteurs des découvertes de spondylolisthésis sur les examens IRM. Les auteurs ont émis l'hypothèse que certains paramètres radiographiques, tels que le rapport L1:L5, seraient des indicateurs prédictifs significatifs de la découverte d'un spondylolisthésis lors de la future réalisation d'un IRM.
En ce qui concerne les indicateurs radiographiques, la présence de spina bifida occulta (SBO) et un angle de lordose lombaire (LL) augmenté sont des facteurs de risque pour le développement du spondylolisthésis. Le SBO (anomalie de fermeture du canal rachidien) et le rapport L1:L5 ont ici été mesurés sur une vue radiographique antéro postérieure, tandis que l’angle de lordose est mesuré sur une vue radiographique latérale (angle de Cobb entre les plateaux de L1 et ceux de L5, <20 degrés pour une lordose peu marquée, >25 degrés pour un grand angle de LL). Dans cette étude, les différents paramètres ont été analysés par des cliniciens expérimentés.
Mesure sur la radiographie antéro-postérieure du rapport entre la distance inter-facettaire de la vertèbre L1 (flèches supérieures) à celle de la vertèbre L5 (flèches du bas) (rapport L1:L5).
- 158 athlètes ont eu un IRM pour douleurs lombaires (LBP) à l’extension.
- 137 athlètes n’avaient pas de symptômes neurologiques, dont 15 ont finalement été exclus de l’étude pour cause de diagnostics différentiels : hernie discale lombaire (9 athlètes), inflammation des ligaments inter épineux (2 athlètes), fracture de fatigue du sacrum (2 athlètes), inflammation lombaire inter-facettaire (2 athlètes).
Au final :
- 75 athlètes diagnostiqués spondylolisthésis, dont 80% d’hommes (62 hommes, 13 femmes), âge moyen 15.1 ans.
- 47 athlètes non diagnostiqués (UMLBP), avec un ratio hommes/femmes équivalent (23 hommes/ 24 femmes), âge moyen 14.9 ans.
Les résultats de la présente étude ont démontré que le sexe masculin et un rapport L1:L5 >65% lors de la radiographie étaient des prédicteurs indépendants de résultats positifs de spondylolisthésis sur les examens IRM chez les athlètes adolescents qui présentaient une lombalgie liée à l'extension sans atteinte neurologique. Certains auteurs avaient déjà indiqué par le passé qu’une augmentation caudale insuffisante de l'espacement inter-facettaire lombaire était associée à l'apparition d'un spondylolisthésis d'après les résultats de la comparaison des radiographies antéro postérieures de la colonne lombaire entre les individus souffrant de spondylolisthésis et les contrôles sains. Mais ici, les athlètes masculins présentant une spondylolisthésis avaient un rapport L1:L5 significativement plus élevé que ceux présentant une UMLBP (P=0.003), et la différence était plus grande que chez les athlètes féminins (P=0.01). Une explication possible de ces résultats est qu'une activité sportive excessive pendant la puberté peut empêcher la croissance normale des facettes articulaires lombaires, ce qui entraînerait une augmentation caudale insuffisante de la distance inter-facettaire lombaire, surtout chez les garçons. Selon Zehnder et coll., le rapport moyen L1:L5 chez un groupe contrôle en bonne santé (âge, 6-18 ans) serait de 52.7%.
La présente étude a montré que les athlètes présentant un spondylolisthésis avaient une prévalence plus élevée de SBO et un angle LL plus grand par rapport aux athlètes présentant une UMLBP ; cependant, ni la présence de SBO ni un angle LL plus grand ne pouvaient prédire de manière indépendante le diagnostic de spondylolisthésis sur les examens IRM.